samedi 14 février 2009

Sarcelles au matin


Il est tombé de la neige cette nuit. Elle ne forme plus qu'une fine couche par terre — qui ne tiendra pas. Au sol, ce qui était si beau se transforme en une bouillie liquide qui aura rapidement disparu, et qu'on distingue à peine sur l'image. Reste la neige, celle qui reste et donne au paysage urbain un cachet particulier.

(Osera-t-on « un cachet d'aspirine » ? Épargnons-nous les clichés — même à propos de photos — sur le tapis blanc, les écharpes blanches et tutti quanti... blanci, bien sûr.)

Sur le chemin, un collégien traîne son ennui et ses baskets qu'il racle sur le sol détrempé. C'est le dernier jour avant les vacances, mais c'est quand même un vendredi matin qui, avec ce ciel plombé, s'annonce pesant après cette période suivant les congés de Noël à la fin de laquelle on finit sur les genoux. Comment mieux rendre la grisaille du jour ? Ainsi, peut-être :


Le long de la gare, boulevard Salvador-Allende, des voitures sont garées en épi. La neige a fondu par terre, mais pas sur les voitures.

Il y en avait un bel alignement. Dommage ! Une conductrice devant partir vient d'arriver et de se mettre à racler, non pas le sol comme le collégien de tout à l'heure, mais le pare-brise de son véhicule, avec un air de détermination énervée. Elle nous rappelle que la course après le temps comment tôt pour les banlieusards et que cinq minutes de retard pris au mauvais moment représente l'écart final entre un trajet rapide et l'enlisement dans les bouchons.

Je ne saurai jamais ce qu'il en a été pour cette conductrice : j'ai rejoint la gare RER.

Photos grand format accessibles ici.