lundi 13 avril 2009

Aux Sablons (avril 2009)

Le quartier « Sablons » est limité au nord par le boulevard Bergson. Il est limitrophe de Stains. C'est là aussi qu'on passe de la Seine-Saint-Denis au Val-d'Oise.

J'ai pris les clichés de cet article en voulant récupérer un paquet dont le dépôt était signalé à la poste de Sarcelles-Lochères (ma poste habituelle, ouverte à huit heures trente). Las ! le paquet ne s'y trouvait pas et, par erreur, fut déposé au bureau de poste (relativement) voisin des Sablons. Mais le bureau des Sablons a des horaires particulièrement réduits et n'ouvre jamais avant dix heures du matin. J'ai donc patienté en prenant quelques clichés.

Je ne fus pas le seul à attendre.

Les commerces vus de plus près.
Le bâtiment du fond est situé à Stains.

L'autre côté avec le bar-tabac le Pontoise.
(La rue de Pontoise sépare et relie à la fois Sarcelles et Stains)


Juste à l'arrière du centre commercial on trouve les locaux du centre social des Sablons dont les gestion est déléguée, par convention avec la ville de Sarcelles et la CAF, à Ensemble. Ensemble est une association de quartier dont le travail de fourmi, depuis des années, maintient, crée et construit du lien dans un secteur où l'immobilier a beaucoup et mal vieilli, où la difficulté sociale n'est pas un discours théorique pour colloques savants mais une réalité vécue au quotidien. Cela n'empêche ni la chaleur des relations humaines, ni la solidarité, ni la volonté de surmonter les difficultés, ni — au fond — cette envie de changer la vie qui avait inspiré un si beau récit autobiographique à Jean Guéhenno (1). Les échanges sont animés, rugueux à l'occasion, mais toujours francs avec une qualité humaine qui rend ce quartier dit « défavorisé » particulièrement attachant.

Du centre commercial, on peut s'approcher
de l'arrière du groupe scolaire Dunant
(ici l'entrée de l'école maternelle).


Autre vue sur le groupe scolaire Dunant.


Le quartier des Sablons fait l'objet d'une rénovation urbaine en profondeur dans le cadre d'un programme ANRU. Les immeubles qui se construisent ne ressemblent pas à des HLM — et c'est voulu. L'opération est conçue « en tiroirs » pour que les habitants des immeubles devant être détruits puissent être relogés sur place (ce n'est pas une substitution de population).

Une vue de plus près.

Après avoir été le symbole du mal-vivre en banlieue dès les années soixante (la sarcellite), l'ambition de la municipalité, avec le concours de l'ensemble des acteurs publics et des bailleurs sociaux, est de faire de Sarcelles l'exemple réussi d'une rénovation urbaine en profondeur, au-delà d'un simple coup de peinture dans les cages d'escalier.

Ça coûte ! dira-t-on peut-être. Mais ça coûtera moins que la persistance de la désespérance sociale. En attendant, les attentes sont fortes.

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(1) Jean Guéhenno, bachelier autodidacte après avoir dû quitter l'école à quatorze ans pour devenir ouvrier puis employé d'usine avant de réussir, par un parcours singulier, à trouver le chemin de l'École normale supérieure, de l'agrégation... et de l'Académie française. Comme quoi il importe de lutter contre les prétendues fatalités sociales sans illusions excessives, mais aussi sans renoncement.