dimanche 16 septembre 2012

Aériennes condensations

Sarcelles, 4 septembre 2012, entre 7h31 et 7h33. — Sur la ville de banlieue passent les aéronefs dont le surplomb n'est pas sans aplomb. De là-haut, nous ne sommes même pas vus. Au mieux on n'aperçoit qu'une mer de lumières et l'on ne distingue plus précisément les habitations que lorsque la descente est suffisante, bien plus près de l'aéroport. J'ai essayé. Je n'ai pas vu. Autresgens pour Autreslieux. Les mondes se superposent sans vraiment se rencontrer.
D'où je suis, le bruit ne m'est pas excessif et j'aime à voir les avions s'envolant ou arrivant — avions à réactions et bien plus rarement bimoteurs qui, plutôt que Roissy, iront peut-être au Bourget, qui fut avant Orly l'aéroport de Paris. J'ai encore en mémoire l'image gravée d'un film des années trente, où l'inoubliable Charles Vanel, dans un rôle — déjà  — coutumier de grand industriel, partait du Bourget en avion alors que c'était exceptionnel, même pour les hommes d'État (quelles traces avant Munich de sinistre mémoire?).
En ces temps-là, l'avion à réaction n'existait pas, et avec lui ces traînées de condensation résiduelles que d'autres avions percent ou croisent. Démultipliées au petit matin, quand arrivent les premiers longs-courriers, elles font du ciel une vaste palette graphique qu'éclaire à sa manière le soleil encore rasant.






Câbles aériens du tramway et traînées de condensation.
Vers la moitié gauche, un oiseau. Un vrai.